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Un pas vers l’induction de tolérance : Les immunosuppresseurs arrêtés chez 5 patients ayant reçu en même temps le rein et la moelle osseuse de leur donneur

Un pas vers l’induction de tolérance : Les immunosuppresseurs arrêtés chez 5 patients ayant reçu en même temps le rein et la moelle osseuse de leur donneur

Pour induire une tolérance immunitaire et réduire l’usage des traitements immunosuppresseurs, des chercheurs développent une approche consistant à créer un chimérisme du receveur et du donneur. Un essai dans la greffe rénale montre chez un petit groupe de patients, que le besoin en traitement immunosuppresseur est réduit, voire éliminé.

Les immunosuppresseurs sont assortis de nombre d’effets secondaires sérieux.

Joseph Leventhal et coll. publient l’utilisation de l’approche chez 8 receveurs d’un greffon rénal à partir de donneurs vivants, soit apparentés (5 compatibilités HLA sur 6), soit non apparentés (une compatibilité sur 6), dans le cadre d’une étude destinée à tester l’hypothèse.

Lors d’une greffe de moelle osseuse, le mélange des cellules souches hématopoïétiques du receveur et du donneur peut déclencher une maladie du greffon contre l’hôte (GVHD) où les cellules immunitaires du donneur attaquent les tissus sains du receveur.

Pour éviter ce phénomène, les cellules souches issues de la moelle osseuse du donneur ont été traitées et enrichies par des cellules souches du receveur et des cellules “facilitatrices” de la greffe. 

Les receveurs ont reçu un lourd traitement préparatoire à la transplantation (chimiothérapie et irradiation totale du corps). Quinze jours plus tard, ils ont reçu en même temps leur greffe rénale et le mélange des cellules souches.

Aucun patient n’a développé de GVHD. Cinq des huit patients ont pu en l’espace d’un an arrêter de prendre leurs médicaments immunosuppresseurs tout en conservant leur greffon fonctionnel. Ils ont par ailleurs retrouvé un système immunitaire normal. Aucun des receveurs n’a produit d’anticorps anti donneur. Deux patients ont nécessité la poursuite d’un traitement immunosuppresseur léger (Prograf à faibles doses). Un patient a développé des complications virales sérieuses (septicémie) ayant conduit à la perte du greffon.

La greffe de cellules souches réalisée en même temps que la greffe rénale permet au receveur de s’approprier une partie du sytème immunitaire du donneur et de ne plus identifier ses antigènes comme étrangers, d’où la tolérance du greffon rénal. Cependant, ce protocole reste lourd, probablement pas dénué de risques, compte tenu de la chimiothérapie et l’irradiation totale. Ces risques sont à mettre en balance avec l’intérêt de l’arrêt rapide et durable des immunosuppresseurs…

Chimerism and Tolerance Without GVHD or Engraftment Syndrome in HLA-Mismatched Combined Kidney and Hematopoietic Stem Cell Transplantation, Science Translational Medicine, 7 mars 2012

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