Avoir une activité professionnelle lorsqu’on est dialysé ou greffé

Avoir une activité professionnelle lorsqu’on est dialysé-e ou greffé-e

Comme c’est le cas pour la plupart des maladies chroniques, les personnes au stade de suppléance de l’insuffisance rénale rencontrent souvent des difficultés d’accès et de maintien dans l’emploi.

Selon une étude française, parmi les patients âgés de 25 à 65 ans :

  • Environ une personne greffée sur deux a un travail, ce taux atteignant près de 60% pour celles qui ont reçu une greffe préemptive
  • Moins d’une personne dialysée sur cinq a un travail
  • La proportion d’actifs diminue régulièrement à mesure que s’élève le nombre d’années passées en dialyse: environ un sur deux au bout d’un an de dialyse, un tiers entre deux et cinq ans de dialyse, moins d’un sur dix entre cinq et huit ans de dialyse.

Dans la population générale, sur cette tranche d’âge, plus de huit personnes sur dix ont un travail.

Impact sur les revenus

Les difficultés de maintien dans l’emploi entrainent fréquemment une diminution des revenus, notamment lorsque le temps de travail doit être réduit (temps partiel), ou que les personnes sont mises en invalidité (pensions d’invalidité) ou ont recours aux minima sociaux (allocation adultes handicapés notamment).

> Voir le dossier de Renaloo “travailler avec la dialyse ou la greffe, un défi ?”

Pourquoi est-il difficile de continuer à travailler en dialyse ?

Plusieurs raisons expliquent ces difficultés :

  • La fatigue et les symptômes souvent associés à la dialyse,
  • Les arrêts de travail nécessaires pour certains soins ou complications,
  • Parfois, la perte de confiance en soi ou de motivation liée à l’état de santé,
  • Mais un des principaux problèmes reste la « concurrence » entre le temps de travail et le temps de traitement.

Pour les personnes dialysées en établissement, les horaires des séances coïncident fréquemment avec le temps de travail et il y a peu de possibilités pour les modifier ou les aménager.

Les séances du soir ou de nuit peuvent apporter une solution, mais elles ne sont pas proposées partout et dans certaines régions elles ont simplement disparu.

Plusieurs autres facteurs peuvent rendre difficile le maintien de l’activité professionnelle, notamment le fait d’être perçu comme un salarié « à risque » par l’employeur et par les autres acteurs (médecin du travail, médecin conseil de l’assurance maladie notamment, dont les décisions peuvent précipiter la sortie du monde du travail).

Comment favoriser l’accès ou le maintien dans l’emploi ?

Pour les personnes qui peuvent et souhaitent poursuivre leur activité, des solutions existent.

Il est recommandé d’anticiper le risque de difficultés professionnelles avant même le stade de suppléance, en étant accompagné et conseillé dans la durée par une assistante sociale ayant une excellente connaissance dans ce domaine, qui pourra notamment assurer une bonne coordination entre les professionnels de santé de la dialyse, l’employeur, l’Assurance Maladie, la médecine du travail, etc.

Parmi les éléments qui favorisent le maintien dans l’emploi, on peut citer :

Etre salarié-e d’une grande entreprise, dont la politique sociale et de ressources humaines prévoit des dispositifs pour les personnes malades, constitue également un élément protecteur.