L’insuffisance rénale chronique
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- 7 avril 2022
- 26 juin 2009
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Qu’est-ce que l’insuffisance rénale chronique ?
C’est la conséquence de l’évolution des maladies rénales.
Lorsque les deux reins ne fonctionnent plus correctement, notre organisme est petit à petit empoisonné par les déchets qui ne sont plus éliminés.
L’insuffisance rénale est dite chronique lorsque cette perte de fonction est progressive, et que les lésions présentes dans les reins ont un caractère irréversible. Dans bien des cas, elle progresse graduellement, sur un grand nombre d’années.
Les personnes touchées peuvent rester en bonne santé apparente avec des reins fonctionnant de 10 à 20 % de leur capacité normale. Ce n’est qu’à un stade très avancé que l’insuffisance rénale provoque certains symptômes.
Les conséquences sur l’organisme du mauvais fonctionnement des reins :
- Les déchets toxiques s’accumulent dans le sang. Une sensation de mal être apparaît, ainsi que des nausées, vomissements, perte de l’appétit, troubles du sommeil.
- L’acidose métabolique s’installe : les reins ne parviennent plus à éliminer les acides issus de la digestion des aliments, qui s’accumulent dans l’organisme.
- La moelle osseuse ne produit plus assez de globules rouges, nécessaires au transport de l’oxygène dans le sang du fait de la diminution de la fabrication de l’érythropoïétine. Une anémie s’installe et provoque une fatigue importante et persistante ainsi qu’un essoufflement lié au manque d’oxygène. L’anémie, si elle n’est pas traitée, peut entraîner des dommages cardiaques.
- Le mécanisme de l’absorption du calcium est déréglé et une hypocalcémie s’installe. Dans le même temps, le taux de phosphore augmente. Ces anomalies provoquent l’augmentation de la fabrication de la parathormone qui est une hormone chargée de réguler le taux de calcium dans le sang ; pour cela, elle va le puiser dans les os, provoquant une fragilisation osseuse. Par ailleurs, le calcium se lie au phosphore pour former des complexes qui vont précipiter dans les vaisseaux sanguins, risquant d’entraîner des complications cardio-vasculaires.
- A un stade plus avancé, les reins produisent moins d’urine et l’élimination insuffisante de liquide peut entraîner des oedèmes par accumulation de l’eau en excès. Cette accumulation peut aller jusqu’à l’œdème aigu du poumon.
- A un stade encore plus avancé, le potassium provenant de l’alimentation n’est plus éliminé correctement. L’excès de potassium dans l’organisme peut provoquer des troubles du fonctionnement musculaire et des troubles du rythme cardiaque (arythmie) pouvant aller jusqu’à l’arrêt du cœur…
Les symptômes associés…
Les personnes dont les reins ne fonctionnent plus suffisamment peuvent ressentir les symptômes suivants dont aucun n’est spécifique des maladies rénales :
- besoin fréquent d’uriner, notamment la nuit
- mauvais goût dans la bouche
- perte d’appétit
- nausées
- essoufflement
- démangeaisons persistantes
- crampes nocturnes
- gonflement des paupières et / ou des chevilles,…
L’insuffisance rénale terminale
C’est le stade ultime de l’insuffisance rénale chronique : la perte de la fonction rénale est telle que la vie de la personne est en danger à court terme.
Elle doit alors être traitée à vie, soit par une greffe de rein, soit par la dialyse.
La transplantation rénale
Seule une transplantation rénale réussie permet à ceux qui peuvent en bénéficier de retrouver une vie presque normale. C’est le traitement de l’insuffisance rénale terminale qui permet la meilleure qualité de vie et la meilleure espérance de vie.
La greffe nécessite néanmoins un suivi médical régulier ainsi qu’un traitement dit “immunosuppresseur”, qui doit être pris de manière très rigoureuse pour éviter le rejet du greffon.
Attention cependant : une greffe a une durée de vie en général limitée (à l’heure actuelle, 50% des greffes de donneur vivant fonctionnent toujours au bout de 20 ans, contre 13 ans pour les greffes de donneurs décédés).
Lorsque la greffe ne marche plus, une nouvelle transplantation peut en général être envisagée. Si elle ne peut pas être réalisée “à temps”, une période de dialyse peut être nécessaire, en attendant ce nouveau greffon.
Certains patients en sont ainsi à leur quatrième, voire à leur cinquième transplantation rénale.
Les contrindications à la greffe de rein sont désormais rares. L’âge n’en est pas une, c’est l’état général de la personne qui est pris en compte. Certains patients sont aujourd’hui transplantés avec succès à 80 ans.
Il existe deux types de greffes rénales :
A. La greffe à partir d’un donneur vivant
Le meilleur traitement de l’insuffisance rénale terminale est la greffe rénale à partir d’un donneur vivant. Ce type de greffes présente en effet des avantages très importants : ce sont les greffes qui fonctionnent le mieux et le plus longtemps… Le tout sans altérer la santé du donneur. On vit en effet tout à fait normalement avec un seul rein.
A l’heure actuelle, environ 10% des greffes de rein en France proviennent d’un donneur vivant. Ce chiffre est en augmentation et la législation a récemment évolué (loi de bioéthique du 7 juillet 2011). Jusque là réservé à la famille élargie, le don peut désormais provenir d’un proche ayant un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans avec la personne malade, qu’il existe ou non un lien de parenté.
S’il est nécessaire d’être en très bonne santé, il n’existe pas de limite d’âge a priori pour pouvoir donner un rein.
> en savoir plus sur la greffe à partir d’un donneur vivant…
B. La greffe à partir d’un donneur décédé
Pour les patients pour lesquels une greffe de donneur vivant n’est pas envisageable, le recours à un greffon provenant d’un donneur décédé est nécessaire. La pénurie d’organes en France est importante et l’attente dure souvent plusieurs années…
Dans les situations où la greffe est contrindiquée ou dans l’attente d’une transplantation, le recours à la dialyse devient nécessaire.
La dialyse
La dialyse permet de débarrasser le sang des toxines et de l’eau en excès grâce soit à une machine de dialyse ce qui nécessite un accès vasculaire, on parle alors d’hémodialyse, soit à l’utilisation des capacités de filtration du péritoine (membrane qui enveloppe l’intérieur de la cavité abdominale et le tube digestif), on parle alors de dialyse péritonéale.
Il existe deux types de dialyse :
A. La dialyse « autonome », où le patient réalise lui-même les gestes nécessaires à son traitement.
La dialyse autonome nécessite que le patient soit formé à la technique afin de réaliser seul les gestes nécessaires et d’être capable de gérer lui-même son traitement. Lorsque la présence d’un proche est nécessaire, celui-ci doit bénéficier de la même formation.
- L’hémodialyse à domicile
Il est possible de réaliser soi même, chez soi, ses séances d’hémodialyse.
La présence d’un proche est nécessaire, pour apporter une aide en cas de problème durant la séance notamment.
A domicile, la fréquence et la durée du traitement peuvent être adaptées aux besoins de la personne ainsi qu’à son style de vie : trois fois quatre heures par semaine au minimum, trois nuits entières par semaine, ou encore deux heures chaque jour, six jours par semaine…
- L’autodialyse
L’autodialyse constitue en théorie une alternative à l’hémodialyse à domicile pour les personnes qui n’ont pas la place pour installer chez elles une machine de dialyse et stocker les consommables. Il s’agit d’un lieu de dialyse de proximité, avec la présence d’une infirmière pour 6 à 8 patients en fonction de leur degré d’autonomie.
En pratique, les contraintes sont souvent plus importantes : pas de liberté des horaires, peu de souplesse quant à la durée et à la fréquence du traitement.
- La dialyse péritonéale
Cette méthode consiste à ajouter puis soustraire après quelques heures de stagnation, un liquide de dialyse dans l’abdomen du malade, trois à quatre fois par jour, par l’intermédiaire d’un cathéter que l’on a placé par voie chirurgicale. Ces échanges peuvent aussi être effectués par une machine, toutes les nuits, aucun échange n’étant alors nécessaire pendant la journée.
La dialyse péritonéale est en général réalisée à domicile par le patient lui-même ou avec l’aide d’un membre de sa famille, parfois avec l’aide d’une infirmière formée à la technique.
B. L’hémodialyse “non autonome” (en centre ou en Unité de Dialyse Médicalisée)
Cette modalité de dialyse est normalement destinée à des patients ayant des problèmes de santé importants et nécessitant une surveillance rapprochée, ou encore à ceux qui, pour différentes raisons, ne sont pas en mesure d’être autonomes ou ne souhaitent pas l’être.
Les patients dialysés en centre ou en UDM doivent se rendre trois fois par semaine dans un service d’hémodialyse, en milieu hospitalier, pour des séances d’une durée de 4 à 6 heures. L’ensemble des gestes techniques est alors pris en charge par le personnel soignant.
L’articulation des traitements greffe / dialyse
Très souvent, les patients dont les reins ne fonctionnent plus connaîtront différentes modalités de prise en charge au cours de leur vie : plusieurs greffes et plusieurs périodes de dialyse.
A l’heure actuelle, en France, environ 55% des patients dont les reins ne fonctionnent plus sont pris en charge en dialyse et 45% vivent grâce à une greffe de rein.
L’accès à la greffe, le meilleur traitement, reste limité, notamment par la pénurie de greffons mais aussi en raison d’autres freins.
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